6 par ou la sortie ecole 1

'NOTRE' ÉCOLE : PLAIDOYER POUR CHANGER !

Remerciements à l'UGPE pour son précieux concours à cet article, via des membres de son bureau.

1/ DE GROS PROGRÈS … mais.

- Avant 1774 : depuis des millénaires, la civilisation mélanésienne s’est construite, et a su organiser depuis l’asie du sud-est, les premiers et plus gigantesques périples et découvertes de l’humanité pour l’époque. Elle a entre autres peuplé le pays, a éduqué ses enfants selon ses valeurs et ses croyances propres, leur transmettant des connaissances importantes dans bien des domaines : des pharmacologies aux constructions, à l’agriculture en terrasses, murets et billons sur des kilomètres, aux langues multiples et aux transmissions orales de son histoire et de sa culture, à la navigation lointaine avec ses échanges culturels, etc.

- de 1774 à 1953 : le monde Kanak est vite déstructuré, quasiment anéanti par la mortalité des maladies importées et par le nouvel arrivant plus puissant qui lui impose notamment le cantonnement, le travail forcé (et l’impôt) pour construire la colonisation (!), l’interdiction de suivre ses traditions, croyances et langues.
Il est aussi écarté de toute alternative de scolarisation pendant ce premier siècle de colonisation, étant considéré comme incapable (bien que pour le moins aussi civilisé que nombre des arrivants !), puis en voie d’extinction. Il s’agissait donc au mieux de sauver certaines âmes de ‘sauvages’ en les rendant aptes à lire la bible, ce dont les religieux se sont occupés, allant parfois plus loin pour en faire des relais de la foi, et/ou motivés par l’empathie.
Le Monde non Kanak, lui, bénéficie uniquement pour ses quelques cadres militaires ou civils d'un enseignement de base de type métropolitain, jusqu'au collège, essentiellement sur Nouméa, et d'un embryon d'écoles primaires via l'enseignement religieux ou privé, parfois public en quelques lieux.

- En 1953 seulement, l’école européenne primaire est devenue gratuite et obligatoire ; et l’école secondaire s’est ouverte aux kanak peu à peu, à partir de 1956, avec encore bien des réticences.

- En 1979, l’Eglise Evangélique prend position pour l’indépendance et fonde le premier lycée Kanak (Do Kamo) destiné à former les futurs cadres du pays indépendant et à permettre aux jeunes des tribus des Iles et de la Grande Terre de poursuivre plus facilement leurs études.

- Dès 1984, l’un des challenges des indépendantistes était de former une génération capable de diriger le pays. Les EPK nées des tripes du peuple Kanak illustrèrent une soif farouche de réappropriation de l’instruction, des programmes et de la pédagogie, pendant que l’amorce d’une université (1987), voulait créer des cadres, parallèlement à l’opération « 400 cadres » de 1989 puis « Cadres Avenir », issues des accords et appliquées avec volontarisme.

- En 1998, l’école était encore l’un des enjeux du renoncement au référendum, car outre la probabilité alors forte de perdre cette consultation, le monde Kanak était conscient de sa faible implantation dans les « hautes sphères » du pouvoir à prendre.

- Actuellement, le pays a plusieurs dizaines de titulaires de doctorats (bac + 8 ans), plusieurs centaines de Masters (+ 5 ans), plusieurs milliers de licenciés (+ 3 ans) et des dizaines de milliers de bacheliers.
Le nombre de non-Kanak locaux, diplômés et citoyens, ayant lui aussi explosé (et davantage encore, leurs milieux étant globalement moins défavorisés), le pays peut s’estimer prêt à se prendre en charge entièrement (même en complétant avec de la coopération), mieux que par des expatriés que nous encadrons peu, et qui montrent les limites de leur savoir-faire dans un contexte qu’ils ne maîtrisent pas, ou mal.

Évolution de nos diplômés en chiffres (sur les 15 – 64 ans)

Dans la population kanak (chiffres fiables assez rares) :4 l egalite n est pas la justice
Les sans diplômes sont passés de 80 % en 1989 à 36 % en 2014.
   (de 49 % à 17 % pour les non kanak).
Les bacheliers sont passés de 1 % en 1989 à 9 % en 2009 (2014 = ?).
   (de 9% à 18 % pour les non kanak).
Les diplômés universitaires sont passés de 0,2 % en 1989 à 5 % en 2014.
   (de 6 % à 28 % pour les non-kanak).

Dans la Population en général :
Les sans diplômes (ou CEP) étaient 71 % en 1989, mais 27 % en 2014.

Les bacheliers
(bac général seul) étaient 4 % en 1989, mais 9 % en 2014.
   Ils étaient 2 % (bac techno et pro) en 1989, mais 10 % en 2014.

Les diplômés universitaires étaient 4 % en 1989, mais 21 % en 2014.

Ainsi, les révoltes et revendications indépendantistes ont bien fait bouger les choses, à l’avantage de tous les calédoniens, et plus encore des non-kanak, souvent moins désavantagés par leur situation culturelle, socio-économique ou/et leur distance à l’école. Car en 2014 :
- les non diplômés au nord restent 39 %, et aux Loyauté 41 %, contre 22 % au Sud.

- les Bacs Pro sont 27 % en PN, 25 % en PI, et 23 % en PS.

- les diplômés d’enseignement supérieur sont 26 % en PS, 10 % en PN, et 8 % en PI.

 

2/ DES RENONCEMENTS ET ABUS POURTANT

- Le transfert de l’enseignement n’a été que partiel, ce qui freine largement son adaptation, comme le souhaitaient à la fois la France et nos opposants. Le lien à la ‘mère patrie’ prime sur celui des enfants locaux avec leur milieu, culture, et centres d’intérêt, qui sont des points pourtant essentiels à l’envie d’apprendre, nécessaire pour bien progresser.

- L’argument clé, qui « justifie » le reste, est celui des diplômes, que la France estime « régaliens ». Elle garde donc, comme le dit P. Gomez (Ass. Nat. 2017) la « colonne vertébrale ». Le site du VR l’explicite : « L’État garde la responsabilité des examens et concours, des grades et titres universitaires, des programmes d’enseignement, du contrôle pédagogique des formations et des enseignements, de la définition de la qualification requise des maîtres du second degré, de la gestion des personnels, de la formation continue et du mouvement extraterritorial ».

- Toute franche évolution ou réforme de fond est donc verrouillée. Et pourtant, il était possible d’avoir nos propres diplômes et tout ce qui va avec, et d’en organiser les équivalences avec la France.
La preuve, celle-ci accueille déjà dans ses universités et grandes écoles, par équivalences justement, des jeunes du monde entier (324 000, chiffres UNESCO), dont de nombreux non francophones… et boursiers !

Mais nous sommes juste autorisés à créer quelques diplomes locaux, s’ils sont spécifiques, par loi du pays.

Disons donc que ce sera pour l’après indépendance…

- Rappelons pour la leçon rétrospective les résistances lourdes aux corrections locales des copies du bac, dans un passé encore proche, alors même d’ailleurs que la plupart des professeurs correcteurs étaient des métropolitains ! La prise de responsabilités locales s’est faite pour le plus grand avantage du pays, et notamment la récupération du temps d’enseignement perdu (au moins deux semaines !). D’ailleurs, c’est « grace » à la crise Covid que les examens sont à présent reculés à la dernière semaine de novembre. Pour les terminales on aura donc gagné 4 semaines et pour les secondes plus de 6 semaines, car avant les conseils de classes avaient lieu entre le 15 et le 30 octobre !

- La répartition des enseignants titulaires, en 2021 encore, pénalise aussi les plus défavorisés. Selon le SNES-NC, pour cette rentrée, « le fossé continue de se creuser entre les établissements du Grand Nouméa, pour la plupart pourvus en enseignants titulaires, et les établissements de Brousse, où les enseignants remplaçants sont en très grand nombre ».

- Dans bien des domaines, nos institutions traînent les pieds ou bottent en touche :
L’UGPE (Union des Groupements de Parents d’Élèves), très dynamique, dénonce ainsi « l’éternel stand-by du dossier des rythmes scolaires » ainsi que le bilan 2020 biaisé du projet éducatif « élaboré par un groupe d’experts sans même que les associations et syndicats de parents d’élèves soient associés » !

Sa lutte acharnée sur divers thèmes importants se heurte à un mur d’incompréhension :
   ~ l’enseignement des langues kanak stagne : seules 4 sont au bac, et donc 4 aires coutumières sur 8 n’ont aucune langue représentée au lycée.

   ~ la « gratuité » de l’enseignement reste faussée par le prix des cantines, et en lycée avec des livres payants (jusqu’à 20 000 F, plus la caution).

   ~ des locaux trop vétustes (Jules Garnier), ou inadaptés ne permettent pas un travail efficace (Et l’on rêve des écoles aérées et équipées de structures sportives d’Australie, Fidji ou Nouvelle Zélande).

   ~ le pays n’est pas aux normes de représentation des parents : au Conseil Consultatif de l’Education les fédérations de parents d’élèves n’ont qu’une voix sur 40 lors des avis rendus ! Le statut des parents d’élèves n’est toujours pas promulgé, sans parler d’une reconnaissance véritable du travail des fédérations de parents d’élèves.

Et Il aura fallu attendre 2021 pour que soit votée la mise en place des conseils d’écoles dans le primaire, à cause de la réticence et de la mauvaise foi de la Droite extrême locale qui prétendait jusque là que ce n’était pas de la compétence du Congrès !


3/ DES ÉCHECS PAR INADAPTATIONS

- L’application ici de l’école française est doublement problématique :1 renard et cigogne
2 cigogne et renarda) car elle est déjà considérée comme médiocre dans les pays développés (primaire et secondaire),
b) car cette médiocrité s’aggrave
ici par sa faible volonté d’adaptation réelle. L'origine  est souvent dans l’euro-centrisme des équipes dirigeantes, de professeurs expatriés mais parfois aussi locaux, qui
utilisent surtout les outils pédagogiques importés faute de temps, de volonté, et de documentation, voire poussés par des parents souvent d’origine métro qui craignent une adaptation préjudiciable.

Ainsi
« le système scolaire et universitaire reste en grande partie calqué sur le modèle métropolitain et beaucoup reste à faire pour adapter ce système aux spécificités d’une société multiculturelle en voie de décolonisation, en particulier dans sa composante océanienne » (Cahiers du LARJE 2020-3)


Le décrochage scolaire des locaux y est corrélé, ainsi sans doute qu'une part de notre délinquance par des mineurs à 60 % (20 % en France), et entre autres dirigée contre … nos écoles !

Il serait instructif et utile d’ailleurs de compiler les motivations des mineurs inculpés, a des fins de prévention/remédiation.

- Le Vice Recteur reste un « importé » : Erick Roser, nommé le 2/05/2019, était prof de maths de 1982 à 1998 en France, puis inspecteur. Mais deux passages comme conseiller auprès de François Fillon puis de Luc Chatel en font le garant politique fiable de l’orthodoxie française, ce qui est le plus important semble t-il. Aucun calédonien n’aurait certes pu apporter ces talents.

- Pire, il cumule ce poste avec celui de « directeur général des enseignements de la Nouvelle-Calédonie », pourtant normalement local justement pour contrebalancer : il a été nommé le 7/02/2019, cette fois par ‘notre’ gouvernement qui n’a, là encore, pas trouvé/cherché de compétence locale. 
  
Et ‘logiquement’, les nouveaux profs 2021 arrivés de France n’ont quasiment pas été briefés au sujet du pays, et beaucoup disent le regretter, alors que leur 14aine assez désoeuvrée s'y prétait bien !  Il est vrai qu'ils deviennent moins nombreux...

- L’absence de réelle formation des chefs de nos établissement rend ceux-ci inadaptés à leur plus haut niveau. Il n’y a à ce jour qu’un seul chef d’établissement kanak malgré les années qui passent.

3 anes solidaires

- Le CDP, Centre de documentation pédagogique, a été sabordé ! Il était la principale source de création de pédagogie adaptée locale, mais le VR lui a coupé les moyens et en a dispersé les restes.
Or son importance pouvait être considérable : de nombreux enseignants, venus pour 2 ou 4 ans (mais aussi bien des locaux parfois !), ne feront pas l’effort d’apporter à leurs élèves des supports locaux s’il leur faut passer des dizaines d’heures à les chercher, alors que les livres de métropole leur offrent des sujets didactisés, avec exemples de France, exercices, et corrigés sur le ‘livre du professeur’ !

Ainsi le CDP aurait pu utilement nous aider à étudier systématiquement un peu de littérature locale, ou en SVT à cibler le pays (si riche !), sans parler d’une vraie histoire géographie, ou des sciences et mathématiques vues du pays, à l’image des recherches du centre animé par Richard Waminya à Lifou !

- La très faible adaptation des programmes est illustrée par un domaine phare où elle était plus facile pourtant, l'histoire : « la proportion de l’enseignement historique dédiée à l’histoire kanak-non-kanak post-colonisation au collège et au lycée a même diminué depuis le transfert des compétences (Stastny, 2018, 67-69) ».

- Les dates des vacances scolaires sont faites pour arranger les profs (surtout) métros plus que les enfants locaux. A La Réunion (exemple certes à relativiser), qui a exactement notre latitude et nos conditions climatiques, il y a deux grandes vacances scolaires : du 19/12 au 25/01, puis du 7/07 au 16/08. La rentrée scolaire est à la mi-août.
Il y a ainsi à la fois une synchronisation de l’année avec la France, et une coupure hivernale, toujours demandée ici par l’UGPE pour retrouver les familles dans cette période coutumièrement cruciale
 (période des mariages, participation des jeunes aux travaux préparatoires des champs d’ignames, etc.)

- Les internats (sauf les rares dits « d’excellence ») posent souvent problème.
La question est délicate, car la tendance indépendantiste est parfois à inciter les parents à les utiliser pour une meilleure réussite de leurs enfants, voire pour préserver des emplois !

Pourtant, cette meilleure réussite est loin d’être avérée, voire au contraire, selon de rares statistiques comprenant la CSP (Catégorie Socio Professionnelle) des familles :

  ~ la vétusté de nombreux internats ne permet guère ni bonne intimité en chambre ni travail au calme bien encadré et accompagné.
  ~ 
un enfant interne est coupé de sa famille, ce qui est généralement démotivant voire traumatisant (sauf familles tyranniques), surtout pour des collégiens, voire parfois des primaires, après la fermeture d’écoles de proximité !

  ~ une partie des « surveillants » d’internat, titulaires, restent sous-qualifiés et font de la résistance au changement par corporatisme ou crainte de s’exposer en aidant aux études. Ces craintes débouchent aussi trop souvent sur une inquiétude latente à l’idée d’associer vraiment les parents des internes à la vie de l’internat, dans des conseils d’internats finalement négligés.

  ~ des maltraitances entre internes, et parfois par des encadrants, sont sous estimées par soucis de ne pas dévaloriser l’institution, mais aussi parfois avec l’idée (fausse !) que la sévérité va conduire à un meilleur travail, alors que c’est bien davantage l’empathie, le conseil et l’encouragement par des personnes compétentes.

Bien sûr, l’obligation de l’internat est forte, vu souvent les distances. Mais l’effort doit alors porter sur des créations d’établissements judicieusement situés, et des circuits de transport courts. Par économie, transporteurs et mairies font souvent le choix de ramassages de masse qui trimbalent les élèves sur des distances et des durées abusives.

En 2019, nous avions 15 % d’internes au 2nd degré, alors que la moyenne en outre-mer est de 1 % ! Et les élèves les plus défavorisés y sont plus nombreux : 18 % des Segpa, et 27 % des élèves en formation professionnelle, dont 33 % de ceux en CAP.

La dispersion de notre habitat, dans un pays de 15 hab/km², est bien sûr aussi en cause (quoique la Guyane, 3 hab/km², n’a que 3 % d’internes). Mais en gros, plus les enfants sont en difficulté (et leurs parents défavorisés), plus une forte minorité de ces parents les confie à un internat. Ou l’inverse.

- L'identité Kanak reste aux marges : « en dépit des accords de décolonisation, force est de constater la faible capacité à mettre l’identité kanak au cœur de la société calédonienne, comme le révèlent les rapports d’évaluation des accords sur la NC concernant le rôle des aires et des autorités coutumières, du sénat coutumier ou encore les langues kanak comme langues d’enseignement » (CMI-DME, 2011 ; 2018).

- Les langues Kanak et Océaniennes se développent peu, surtout en Province Sud, où vivent pourtant… la majorité des Kanak ! Le choix affiché de cette province est l’anglais, avec une initiation aux langues océaniennes pour favoriser le vivre ensemble. Dilution donc du peuple autochtone, groupe numérique le plus important, et réduit à un parmi tant d’autres.
 

4/ ET SURTOUT DES ÉCHECS PAR INÉGALITÉS SOCIALES

- Notre pays est aussi riche que la France hors Paris ou que la Nouvelle-Zélande, mais 2 fois 5 ben tant pisplus inégalitaire ! Les hauts revenus atteignent des sommets, mais le SMIG net est à 90% de celui de France, alors que la vie est 30 % plus chère.
En 2014, le taux d’emploi des jeunes de 25 à 29 ans munis d’un diplôme post-bac est de 92 %, celui des bacheliers
est de 73 %, et celui des sans diplômes de 51 % (de plus les emplois peu qualifiés sont plus souvent précaires). Or ces jeunes sont aussi, souvent, de jeunes parents …
Dans ce contexte, l’augmentation brutale des frais de cantine appauvrit encore les familles, et s
emble vouloir dissuader les faibles revenus de résider en province sud ! Les prix, prohibitifs (la Cour des Comptes estime en 2020 en métropole le prix du repas moyen produit, livré, servi, à 880 F), sont dus aussi à la mainmise d’une multinationale encouragée par certains pouvoirs publics malgré ses carences récurrentes.

- L’augmentation du SMIG et la résorption du chômage sont donc des enjeux majeurs
, qui doivent être équilibrés par des prélèvements sur ceux qui ont plus !

Car c’est un facteur essentiel de l’échec scolaire : les plus pauvres (57 000 calédoniens vivent au dessous du seuil de pauvreté) sont pénalisés dans tous les aspects de l’éducation de leurs enfants :

~ les parents, souvent les moins instruits, ne peuvent guère les aider pour l’école,

~ les frais de l’école « gratuite » sont importants et explosent honteusement : coût du repas collectif à plus du double de celui à la maison, frais de transport, frais de scolarité, voire importante location ou caution de livres, etc.

~ les loisirs qui coûtent sont réduits au minimum et l’errance se développe donc,

~ la pauvreté dans un habitat réduit induit plus de conflits et d’alcool qui impactent le jeune,

~ le lieu de résidence, qui doit être moins cher, est souvent plus éloigné de l’école, d’où des trajets souvent plus fatiguant, ou un internat qui isole de la famille,

~ la nourriture est de moins bonne qualité ce qui entraîne plus de fatigue,

~ le découragement face à un échec scolaire trop probable gagne le jeune peu suivi.


Illustration criante (sic) en Province Sud, une internaute océanienne résumait récemment « Aide-Médicale supprimée à Province-Sud; la MIJ enterrée; L'école privée sans finance ; Cantine augmentée, toutes les aides sociales coupées. C'est qui qui ramasse les pots cassés? = notre communauté en fait parti ! ».

- « L’implication des parents est essentielle pour la réussite des élèves » : dixit Mme Champmoreau (‘ministre’ de l’enseignement - NC1ere, JT du 15/02/21). Sages paroles. Encore faut-il vraiment favoriser cela, et ne pas juste les pointer du doigt en sous entendu. Et ne pas leur tendre des pièges en choisissant comme par hasard les plus pauvres pour aider les plus pauvres, sans concertation avec les parents et élèves interessés, comme à l'internat de Do Kamo récemment (hébergement de SDF pendant le confinement).
Hypocrisie aussi quand l'on voit la tenue de conseils de discipline de pure forme et sans contexte qui en font trop souvent une parodie source encore de détestation de l’école. L’UGPE le rappelle à juste titre.

- Urgence aussi à réduire les inégalités sexistes où des pères délaissent leur part : la CSP (Cat. Socio Prof) de la mère a un impact positif plus fort sur l’obtention du baccalauréat que celle du père (dont la CSP est pourtant en moyenne plus haute !). ll y a donc un déficit paternel : les mères, dans toutes les ethnies, sont plus diplômées, et les pères s’occupent moins des enfants, au préjudice de ceux-ci.

En attendant des progrès dans tous ces domaines clé,
voici quelques convictions quant au rôle parental, 
appuyées par des éducateurs locaux :

- il faut dire à votre enfant que l’école c’est super, même si vous ne le pensez pas (!) … et lutter parallèlement pour qu’elle soit meilleure en vous investissant auprès de votre association de parents d’élèves ou dans la politique (ou les deux !).

- il vaut mieux discuter avec votre enfant de ce qu’il a fait à l’école, montrer que vous êtes fasciné(e) par ce qu’il apprend, et le complimenter au-delà même de ce que vous pensez, plutôt que de lui dire que c’est son problème (voire qu’il est bête !) ou qu’il va ‘ramasser’ s’il vous procure des déceptions dans ses notes ou des ennuis avec les profs.

- Contrairement aux idées reçues (notamment de certains qui ont reçu des coups et s’en sont à peu près sortis quand même), ‘astiquer’ son/sa gosse le fait rarement s’épanouir et réussir, et souvent échouer, devenir plus renfermé et ‘têtu’ (cercle vicieux).

- Il vaut mieux garder votre enfant le soir chez vous si un transport raisonnable est possible, et si vous pouvez vous rendre disponible un minimum avec bienveillance, que de le mettre en internat.

- Il vaut mieux l’obliger à quelques contraintes et règles qu’il s’habituera à accepter que de le laisser faire toujours ce qui lui plaît (vrai surtout pour les garçons).

- Et bien sur, si chacun pouvait avoir une belle vie de famille avec des revenus décents, aimante, non alcoolisée, paisible et équitable, ce serait mieux. Mais là, c’est une autre histoire ...

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Sources des la plupart des données non référencées :
https://www.cairn.info/revue-mouvements-2017-3-page-89.htm (S. Gorohouna et C. Ris)

https://journals.openedition.org/formationemploi/3855 (L. Hadj, G Lagadec, G. Lavigne, C. Ris)

https://www.ac-noumea.nc/html/la/ (site VR et son « livret d’accueil 2021 »)

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Ecole diplômés université; EPK réforme UGPE échec décrochage délinquence

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