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  • SQUATS 2021 : BIENTÔT DROIT DE CITÉ ?

    Présentation :
    Les ‘squats’ méritent d’être mieux compris, voire soutenus. Par leur discrétion, par l’idée trop répandue d’illégitimité voire d’occupation usurpée, ils sont peu connus voire méconnus. Ils sont ainsi vus comme suspects par tous ceux, et ils sont nombreux, qui ne les connaissent pas et souvent n’y ont pas mis les pieds, craignant parfois sans aucun fondement une agression. Inversement, c’est souvent un sentiment de culpabilité ou d’impuissance qui nous fait détourner le regard ou l’esprit.

    Nous avons donc plaisir à publier le document ci dessous, à la fois pour balayer ces clichés inappropriés de rejet, pour donner la parole aux acteurs et expliquer leur situation, et bien sûr pour apporter ainsi notre modeste contribution à l’amélioration de leurs situations.
    Sur des questions coutumières qui évidemment nous dépassent, nous transmettons simplement pour information des éléments qui nous sont parvenus, sans prendre parti ou juger.
    Cette analyse est une recherche précise, étayée, honnête et nous l’espérons de progrès, car nous avons un parti pris : il faut trouver les bonnes solutions pour réhabiliter les « squats » !

    Sommaire

    A. LES ‘SQUATS’ DU GRAND NOUMÉA
        1/ Les raisons   2/ L'organisation   3/ Les habitants 4/ La vie quotidienne
    B. LES ‘SQUATS’ DE NOUVILLE
        1/ Présentation des «tribus» de Nouville    2/ Les associations et le Collectif
    C. LES ‘SQUATS’ de KAWATI et de CAILLOU BLEU
        1/ Squat de Kawati    2/ Squat de Caillou Bleu
    D. RÉSORBER LES SQUATS OU LES AMÉNAGER ?
    1/ Des politiques fluctuantes   2/ Abandonnés par les institutions ?   
    3/ Les enjeux d’aménagement et la reconquête de la ville
    4/ Comment aménager ces territoires ?
    E. LA PROPOSITION DE LOI DU PAYS n° 42 DU 22/09/2020 déposée au Congrès

    1/ Les textes  2/ Conclusion

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    A. LES ‘SQUATS’ DU GRAND NOUMÉA

    La réappropriation foncière dans le Sud a été débordée par l'habitat spontané (ou squat), essentiellement dans le grand Nouméa : les habitations construites spontanément sur des terrains vagues du Grand Nouméa sont une particularité tolérée du tissu urbain. Leur fragilité tient davantage au contexte politique, ethnique et foncier, qu’à leur nature d'enclaves informelles dans la ville.

       
    1) LES RAISONS

    Les valeurs de Nouméa "ville blanche", justifiées par le Code de l’indigénat en vigueur jusqu’en 1946, se sont construites dans l’histoire par la volonté des colons d'exclure les Kanak de la ville.
    Les premiers squats spontanés de Nouméa sont nés ensuite, par la volonté de certains océaniens de pratiquer une petite agriculture en ville : les premiers squatteurs ont été des petits maraîchers urbains qui ont aménagé des parcelles de cultures vivrières sur des terrains en friche et y ont construit une « cabane » pour entreposer les outils et produits de jardinage.

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    Puis la cabane est peu à peu devenue un lieu de séjour pour les parents et amis de passage. Enfin, l'absence ou l’inadaptation des logements a souvent fini par pousser le cultivateur à s'installer définitivement sur sa parcelle, et donc à améliorer la qualité de son nouvel habitat.

    Par la suite, les besoins de main-d'œuvre pour le nickel, le bâtiment et le développement de la ville, ont été à l'origine de l'arrivée d'une main d'œuvre peu qualifiée et peu chère composée de Kanak venant de brousse mais aussi de Wallisiens et Futuniens.

    Ces communautés étaient au départ établies dans les grands ensembles ouvriers de la périphérie urbaine, mais le nombre de logements sociaux a toujours été insuffisant et leurs aménagements totalement inadaptés aux pratiques des océaniens, qui ont investi peu à peu les espaces plus centraux laissés vacants par la croissance anarchique de la ville, avec des motivations multiples : réduire l’éloignement travail/logement, diminuer des frais de logement prohibitifs, reconstituer un espace de vie semblable à la tribu, etc.

    Aujourd'hui, les logiques combinées de l'accroissement démographique des populations océaniennes, de la saturation du marché immobilier, et de son inadéquation, laissent entrevoir le développement de nouveaux squats dans les espaces vacants du centre puis des périphéries.

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