Partie d

LA FRANCE EN NC : EVITER L'INDEPENDANCE, QUOI QU'IL EN COÛTE ? -Partie D-

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D) Les forfaitures Lecornu.

1) La revendication d’indépendance n’est soluble ni dans le miel ni dans le fiel.

Les consultations 2018 et 2020 ont eu des approches et des résultats différents, qui impactent la 3ème.

En 2018, Calédonie Ensemble, centre droit, est majoritaire chez les anti-indépendance, et prône le dialogue et la conciliation.
Le résultat de 56,6 % de Non à l’indépendance est jugé très décevant par la droite dure, qui l’impute à une proximité de CE avec les indépendantistes, proche de la trahison !

En 2020, la droite dure (alliée à l’extrême droite) l’a emporté aux provinciales 2019, notamment sur ce thème de trahison, et veut une campagne dure, se faisant fort de faire mieux.

Le contraire se produit : pour une participation record et sans appel de 85,7 %, il n’y a plus que 53,3 % de Non. Soit un écart de 10 000 voix sur 155 000 votants.

Pire, le recensement 2019 montre que l’immigration s’inverse en émigration, et qu’à la fois le nombre et la proportion de non kanak ont baissé (61 à 59,5%), une grande première depuis 1956 (voire de tous temps) !

Les taux de Oui du « peuple colonial » (définition de l’ONU) atteignent souvent les 90 %. Le constat est difficile pour les tenants de la France, car de plus les spécialistes, constatant les réserves de voix potentielles des deux camps, pronostiquent que la poussée indépendantiste se confirmerait pour une 3ème consultation, compte tenu entre autres des abstentions restant dans les ‘squats’ et aux Îles ! Une projection mathématique du gain entre 43.3% et 46.7% donne d'ailleurs 50.41% en 2022 !

J. Castex, 1er ministre le 6/07/2020, nomme alors M. Lecornu ministre de l’Outre-mer 3 jours plus tard. C’est le premier non ultra-marin à ce poste depuis 2009. Tous deux sont dissidents LR.

2) L’État décide de piétiner la parole ... de l’État, dans la même mandature !

i. Raccourcir le temps de campagne, imposer la consultation au 12/12/2021 !

Il faut prendre de court les indépendantistes qui s’attendaient à septembre 2022, et qui travaillent efficacement sur le temps long de la discussion et des rencontres/meetings d’aires coutumières en tribus pour expliquer, débattre et faire consensus.

Le délai inter-consultations entre la 1ère et la 2nde a été de 23 mois. Il devait être également de 23 mois en suivant la Déclaration de Conclusion officielle du comité des signataires 2019 d'E. Philippevalidée par les participants, qui excluait toute consultation sur la période électorale française, et donc visait un probable fin août / septembre 2022.

C’était équitable, et l’ADN permet une période plus longue encore. Mais non. Consultation fixée au 12/12/21, ce sera 14 mois.

L’annonce est de plus (volontairement ?) tardive, par un décret du 30 juin 2021, soit 9 mois après la 2nde consultation, et 5 mois avant la 3ème, et balaie donc la parole antérieure de la France.

Les réunions annuelles 2020 et 2021 du ‘Comité des Signataires’ de l’ADN, n’ont pas été convoquées. Elles suivaient le processus depuis 20 ans, et contribuaient -dangereusement ?- à trouver des consensus, ou des décisions partagées.

Pour asseoir cette date oukase, M. Lecornu a orchestré avec la droite une campagne ‘expliquant’ qu’il faut en finir vite, que les calédoniens sont fatigués ; omettant qu’en fait, une moitié d’entre eux est surtout pleine d’espoir d’une indépendance, enfin, et de vie commune ainsi réconciliée.

La droite argue hypocritement que les indépendantistes se sont précipités pour déclencher la 3ème consultation, pour ensuite se plaindre d’une date rapprochée. Ils ont en effet remis au Haut Commissaire, le 8 avril 2021, la lettre de demande requise d’au moins 1/3 des membres du congrès. Soit au tout début du droit réglementaire de le faire, 6 mois après la dernière consultation. Un symbole de leur envie d’y aller. Mais c’était dans la perspective prévue d’un vote en septembre 2022, et pour justement qu’en anticipant, le temps de préparation soit plus long.

ii. Imposer une transition ensuite courte, pour créer l'inquiétude d'une indépendance dure, précipitée !

M. Lecornu annonce, unilatéralement, une période de 18 mois pour basculer dans l’indépendance si le Oui l’emporte (et le même délai pour trouver un nouveau statut dit « de projet » en cas de Non). De plus, sur ces 18 mois il y a 6 mois ou rien ne pourra se passer, du fait de la présidentielle puis des législatives. Pire : les interlocuteurs étatiques changeront presque nécessairement au cours des 18 mois.

Là encore, exit la promesse écrite de M. E. Philippe, dans son document officiel d’octobre 2018 nommé « Les implications de la consultation du 4 novembre 2018 » : « Les autorités de la France et celles de la Nouvelle-Calédonie se mettront d’accord pour fixer un calendrier et les modalités du transfert des compétences de la France au nouvel Etat », et « A une date qui sera choisie de concert, une loi française marquera en droit interne la fin de l’appartenance de la Nouvelle-Calédonie à l’ensemble français,... » !

iii. Ne plus s’encombrer de la neutralité promise, passer à l’offensive !

     a) Par une première tactique « douce » (bien tardive, et qui échoue).

 M. Lecornu répond à la réflexion de M. Macron, révélée par le Canard Enchaîné, à la lecture des résultats du scrutin : « si on veut garder ce territoire dans la République, ce qui est hautement souhaitable, il faut partiellement, progressivement et réellement le décoloniser ».
Il faut mesurer tout le cynisme glaçant de la phrase, et du terme ‘partiellement’.

L’État a prêté, en 2020, 28,5 Milliards FCFP au pays pour les frais ‘Covid’, sous conditions de réformes diverses dont certaines impliquent des impôts nouveaux, et destinées à réduire les inégalités, terreau pense-t-il de l'indépendance !
Mais T. Santa, président LR du gouvernement local, prendra les sous et ne tiendra pas compte de ces conditions contractuelles : celles ci avaient de bons côtés pour le pays, mais pas pour ses mentors, et étaient probablement illégales, la Calédonie étant compétente en matière économique.
Aujourd’hui marginalisé avec son parti, il espère l’avènement de sa droite en France : ‘Les Républicains Calédoniens’ de Mme Backès et ‘C.E’ de M. Gomes seraient, eux, selon nos informations, pressentis pour la députation calédonienne LREM 2022 par M. Lecornu.

      b) Par une seconde tactique, faire peur : noircir les implications du Oui (et positiver le Non)

En 2018 l’État avait suivi la droite locale en refusant de préparer avec les indépendantistes ce qui était réclamé par l’ONU, un document concerté expliquant l’accompagnement possible des débuts de l’indépendance en cas de Oui : trop risqué, ça pourrait rassurer.

Il n’avait donc produit qu’un résumé de 3 pages, relativement neutre et ouvert sur une coopération au développement, le passeport français, etc.
E. Philippe avait de plus promis dans sa déclaration au Comité des Signataires 2019, que « Nous allons organiser des réunions de travail collectives pour affiner ces informations et permettre le meilleur éclairage pour les électeurs au moment de la deuxième consultation ». M. Lecornu n’en fera rien ; forfaiture à nouveau.

Il a en juin 2021 un éclair de génie : faire préparer par ses services, seuls et en quelques semaines, un document technique de 104 pages, long listing thématique de ce qu’emmènerait la France dans un divorce non amiable ; et à chaque thème ressasser la question défiante : comment ferez vous alors ?

Avant même la publication du document, il le présente comme celui demandé par l’ONU et par les indépendantistes, et convoque à Paris pour en discuter quelques leaders, qui viennent de le recevoir sur papier et en privé ! Ceux-ci demandent un délai pour en prendre connaissance, mais c’est non.

Le FLNKS rejette la manœuvre. L’UC accepte pourtant le défi et y va, l’UNI refuse le piège et reste.

La droite et les grands médias locaux, d’État comme privés (NC 1ère et le quotidien unique Les Nouvelles Calédoniennes, tous deux contre l’indépendance), s’en donnent alors à coeur joie : ils ont enfin du grain à moudre officiel contre l’indépendance.
Ils égrènent alors servilement aux calédoniens, bien sûr unilatéralement, les thèmes du document, ce que l’on perdrait donc, au fil des semaines et des mois -parole d’État, parole d’évangile-.
Ils se gardent d’en faire une analyse honnête, répercutent jusqu’aux erreurs factuelles, oublient les omissions, ne parlons pas d’esquisser quelque avantage à l’indépendance, ou au moins de demander l’avis d'indépendantistes, ou de comparer avec leurs projets de société !

3) Le Covid s’implante, l’État -et ses alliés- cèdent à la tentation d’en profiter.

i.Le passif sanitaire de la France, argumenté contre l’indépendance !

La bataille des Calédoniens et notamment des coutumiers pour le Covid-free avait anticipé et combattu les atermoiements dangereux de la France, qui avaient coulé les Antilles notamment, dès janvier 2020.

Mais déjà en mars 2020 nous avions eu un confinement, suite aux errements d’un fonctionnaire d’État rentré de France avec le Covid et n’ayant pas suivi sa quatorzaine, au vu et su probable de ses chefs : résultat, 3 semaines de confinement par précaution !
Et en mars 2021, un autre fonctionnaire d’État à Wallis & Futuna transgressait encore les règles d’arrivée sans réaction de sa hiérarchie, y provoquait des morts, et 5 semaines de confinement en Calédonie, qui était en hub Covid-free avec eux !

L’ensemble eut des conséquences financières lourdes, et provoqua la demande de prêt citée plus haut à l’autorité de tutelle -en l’absence de banque du pays indépendant-, ce dont l’État et la droite locale se sont prévalus avec aplomb pour souligner l’importance du colonisateur ! Ils iront jusqu’à arguer que sans la France nous n’aurions pas de vaccin, alors que celui-ci coûte moins que le prix d’une consultation médicale de base, soit 2500F.

La part de responsabilité de la France est grande, et une autre vision, plus positive sans elle, serait à méditer.

Le 3/09/2021, le pays est encore Covid-free, mais le nouveau gouvernement à présidence indépendantiste (une grande première depuis 1982-84 !) réussit le tour de force prémonitoire de faire voter l’obligation vaccinale par le congrès à l’unanimité.

C’est qu’en fait, une fois de plus, la France et ses lois jouent avec nous un jeu dangereux : les arrivants extérieurs, autorisés sur des ‘motifs impérieux’ (que notre compétence sanitaire locale nous a permis d’édicter), contestent pour certains leur septaine en justice (compétence d’État), gagnent parfois et en sortent ! L’État argue que, faute d’obligation vaccinale locale, il ne peut empêcher cela. D’où la délibération. Qui de fait arrive trop tard hélas.

ii.L’arrivée du Covid, une opportunité inattendue pour certains ?

Le 6/09/2021, le pays se confine, avec cette fois-ci de nombreux cas de Covid, d’un coup dans tout le pays, chose non encore expliquée, voire non recherchée ! (enquêtes d’ailleurs non abouties pour les 2 alertes précédentes, malgré les promesses de l’État via un Haussaire solennel).

En trois mois, nous avons eu quelques 270 décès Covid (l’équivalent de 67 000 morts en France dans ce seul laps de temps !), très majoritairement Kanak et Polynésiens, ethnies touchées à environ 50 % de plus que les autres, du fait de comorbidités associées souvent à la pauvreté et au mode de vie, et sans doute aussi à une vie plus communautaire donc plus contaminante.

Pire, l'ISEE publie en 2022 le différentiel de décès entre les années, globalement stable depuis 10 ans : il est en fait de 443 décès supérieur à la moyenne pour 2021 ! C'est dire si le choc a été rude, c'est dire si les indépendantistes étaient bien fondés à demander un report du vote ! Pour qu'un métropolitain comprenne l'impact, c'est l'équivalent de + 110 000 décès sur seulement 3 mois, alors que l'Hexagone a compté 150 000 décès ... sur plus de 2 ans !

L’impact est de plus clairement démultiplié pour ces communautés, où un deuil touche un cercle de clans et familles beaucoup plus large, et avec des rites beaucoup plus pregnants, que chez les européens. Certains défunts sont d’ailleurs longtemps restés dans des chambres froides ou enterrés provisoirement dans des housses, en attendant de vraies cérémonies coutumières.

Le 13/10, l’UC écrit au ministre : le vote rapproché au 12/12/2021 était déjà une difficile concession qui entraînait une campagne très raccourcie. De facto, celle-ci est arrêtée depuis le 6/09. L’UC demande le report. Car la campagne ne pourra éventuellement reprendre qu’en ersatz caricatural ; car aussi il faut respecter les citoyens et l’importance trentenaire (voire centenaire !) de l’enjeu et donc d’une vraie campagne ; car encore la crédibilité d’un scrutin avec un fort taux d’abstention prévisible est en jeu.
L’ONU n’a t-elle pas rappelé à la France (résol. 75/115 du 10/12/2020) que la « Puissance administrante s’est engagée à (…) un processus d’autodétermination équitable, crédible, démocratique et transparent » ? Quatre adjectifs en balance ...

Le même jour, le ministre reçoit les groupes politiques. Il est à l’unisson des anti-indépendantistes : qu’importe la campagne, les deuils en cours, le confinement ; si la situation sanitaire le jour J du vote le permet, il faudra y aller. Ces paramètres sanitaires seront donc les seuls arbitres, sauf surprise.

Le 16/10, les médias annoncent l’arrivée de renforts sécuritaires ahurissants : 2 000 (deux mille) gendarmes et militaires ! C’est l’équivalent de 500 000 pour la France, qui en avait mobilisé 50 000 à la présidentielle 2017 sous un plan Vigipirate exceptionnel !
Quelques semaines plus tard, la Guadeloupe (400 000 hab) insurgée en recevait … 200 !

Arrivent également ici 130 véhicules de gendarmerie, dont 30 blindés VBRG, et deux hélicoptères ‘Puma’ notamment !

Selon nos sources, des juges supplémentaires ont déjà été avertis qu’ils devraient rester après le scrutin, pour parer à l’éventualité d’un pic de ‘comparutions immédiates’.

Le pays est calme à ce jour, et aucun mot d’ordre de violence n’est en vue, les partis indépendantistes multipliant d'ailleurs les appels au calme.

iii.Le retrait indépendantiste d’un jeu faussé.

Le 28/10, jour de clôture de la remise des documents de campagne, le FLNKS communique qu’il ne les a pas déposés, confirmant ainsi concrètement son retrait du processus.

Le 9/11, les indépendantistes créent un "Comité Stratégique Indépendantiste de non-participation" (CSI-NP), et déclarent, tous réunis (Partis du FLNKS et la quasi totalité des autres mouvements indépendantistes) refuser définitivement la date du 12/12 qui obligerait à une campagne biaisée, inéquitable et irrespectueuse.

Le 12/11, après un long silence de réflexion intriguant, M. Lecornu proclame officiellement le maintien de la date.

Nous sommes alors à 30 jours du vote ! Rempart du droit, il déclare sur divers médias qu’en démocratie les élections se tiennent à l’heure et que seul un virus « hors contrôle » pourrait le remettre en cause !
Les calédoniens se souviennent pourtant que l’année précédente, l’État avait reporté nos municipales de 4 mois, alors même que nous étions Covid-free, et contre l’avis des deux associations de maires regroupant les 33 communes du pays !

Fin novembre, le parti ‘Eveil Océanien’ (polynésiens originaires de Wallis & Futuna), majoritairement anti-indépendantiste, très touché par le Covid à l’image des Kanak, déclare que « techniquement, il n'est pas possible de faire campagne en trois semaines et dans le contexte sanitaire actuel » et « estime que le résultat, vu la situation, ne devrait pas être pris en compte pour pouvoir discuter de l'après » !

Donc, oui, il est vrai que les indépendantistes, en deuil sévère et en impossibilité de faire leur campagne de terrain du fait des restrictions sanitaires, pilonnés de plus par le pouvoir et les médias sans possibilité de répondre suffisamment, sont largement désavantagés par rapport à leurs adversaires.
Il est bon de rappeler que l’ADN soulignait que « la pleine reconnaissance de l’identité kanak » constitue le « préalable à la refondation d’un contrat social entre toutes les communautés qui vivent en Nouvelle-Calédonie ». Retour à la case 1998 ?!

Tout cela ira certainement à l’ONU, mais est d'ores et déjà gravé dans les esprits pour l'avenir.

L’effort en cours qui avait permis aux indépendantistes de passer de 43,3 % à 46,7 % de Oui, malgré l’univers très hostile (cf partie C de ce document), et leur faisait espérer une courte victoire en 2022 n’est plus qu’une chimère avec un vote le 12/12.
Les adversaires le savent pertinemment, et il est très probable qu’ils veuillent honteusement en profiter.

En métropole c’est, depuis la fin novembre, enfin le tollé dans divers médias, et par divers groupes, tribunes et pétitions dans Le Monde, Libération, Médiapart, etc. Le parti de Gauche prend position pour le report ; les extrême-gauches se mobilisent. La LDH France penche aussi, mais la LDH-NC tétanisée la retient.

Les politiciens de droite, en pleine compétition d’investiture, multiplient les petites phrases pour la Calédonie Française, rempart contre la Chine (qui est à 8 000 km) et fierté géo-stratégique de la France. Le point commun à ceux-là, contrairement aux articles pour le report : ils ne mentionnent quasiment jamais les populations du pays, comme si nous n’étions pour eux qu’un porte-avions dans le Pacifique Sud, avec juste un drapeau français planté dessus.

Dans la France des droits de l’Homme, la fierté d'avoir un empire quoi qu’il en coûte, même sous la botte et contre un peuple autochtone, contre l'ONU et contre l'ADN, a encore de beaux jours devant elle.

iv.Les calculs de l’État

La tactique anti-indépendance du 12/12 était au départ, après le 46,7 % de 2020, une prise de risque calculée de M. Macron, qui voudrait laisser dans l’Histoire et surtout avant la présidentielle, l’image du président qui a arrimé la Calédonie à la France.

Car avec le 12/12/2021, le scénario d’un 3ème Non devenait plus probable -sans être certain-, et devait lui donner un satisfecit source de voix à droite. Et source de députés : la possibilité d’une éventuelle cohabitation a aussi contribué à la complicité macronienne avec deux des trois droites locales, pour s’assurer deux élus.

Avec ce 12/12, un Oui, problématique mais moins probable, aurait été aussi plus difficile à lui reprocher. Le risque était un boycott des indépendantistes, mais ceux-ci, poussés par une base qui voulait aller voter, s’étaient inclinés, avant l'arrivée du Covid.

Un Covid qui a rebattu les cartes : le Non majoritaire devenait quasi certain, car le milieu Océanien et surtout Kanak était complètement déstabilisé. Mais le boycott redevenait possible en cas de maintien de la date.
Quand il s’est avéré certain, le choix macronien a été difficile car le risque de rupture violente augmentait, problématique pour le pouvoir. L
e temps écoulé avant la décision finale l’atteste … avec la masse de militaires mobilisés.

La priorité étant à la fermeté en ces temps ou l’électeur de droite est le plus convoité, la tactique Chirac de 1988 a encore prévalu ! Espérons que la conclusion soit plus heureuse, pour nous du moins.

Ce sera sans doute une victoire à la Pyrrhus, mais les effets délétères ne se feront sentir, avec un peu de chance et beaucoup de gendarmes, qu'après les élections, lorsque viendra le temps de la préparation du futur statut.
Après donc la ré-election de M. Macron, ou sinon l’élection d’un nouveau tenant anti-indépendance
de l’extrême droite ou de la droite. Ou d'un nouveau De Gaulle qui comprendrait qu'il n'est d'autre issue que l'indépendance ... en partenariat cette fois ?

En attendant, pour ce 12/12/21 mémorable les indépendantistes ont fait magnifiquement bloc, rendant les chiffres des résultats si paradoxaux et tranchés qu'il est clair que la préparation d'un avenir sans l'indépendance sur la table ne serait pas viable : 
Tableau graphique 3 consults
4) Quelles perspectives d’avenir ?

L’ADN prévoit que, en cas de trois Non successifs, « les partenaires politiques se réuniront pour examiner la situation ainsi créée ». Indication concise voire sybilline que le scénario n’était guère envisagé comme possible : l'indépendance était au bout.

Au final, pour nous, la perspective d'une indépendance avec un partenariat de bonne volonté de la France nous parait plus propice a un vivre ensemble de qualité, à une évolution digne et progressive vers une réelle prise en charge intégrale du pays par ses citoyens, en amitié avec la France.
A l'inverse, la perspective d'élaborer un énième statut nous semble bien sombre, avec les autochtones le dos au mur pour leur survie en tant que peuple, avec les droites aux projets et intérêts si divergents, avec  des calédoniens broussards qui ne voudront pas non plus d'un genre de partition, voire d'un vote pour tous les arrivants, avec une ONU et des voisins qui protesteront vigoureusement...

Dans ce contexte problématique, la lueur d’espoir vient du discours de politique générale du président indépendantiste du gouvernement, M. Mapou, le jeudi 25 novembre 2021, qui montre toute la puissance fédératrice de l’âme kanak, dans sa capacité à chercher inlassablement le bien de tous et le consensus. Les Mânes du gouvernement Tjibaou de 1982 à 1984 planent et guident encore l'avenir.

Le gouvernement Mapou est censé rester en place jusqu’en 2024.

L’ADN précise que notre organisation actuelle est pérenne tant qu’il n’y a pas d’accord nouveau.

Pour peu que l’État ne puisse le rendre ‘Caduc’, alors à défaut d’avancer, nous ne reculerions pas.


Charme de la nc plantu
 

 



FIN DU DOCUMENT EN 4 PARTIES

 

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